La méthode des constellations familiales a été mise au point dans le début des années 1990 par Bert Hellinger, ancien prêtre allemand devenu psychothérapeute. Il ne s'agit pas d'une thérapie familiale à proprement parler dans le sens où les membres d'une même famille ne sont pas réunis. L'idée est de rassembler un groupe de personnes qui ne se connaissent pas mais qui ont le désir de mieux comprendre comment ils fonctionnent à travers le filtre de la famille. Le terme original allemand pour désigner les constellations: Familieaufstellung signifie « placer la famille dans l’espace ». Le principe de la méthode réside dans le fait que la personne qui pose sa constellation - en l'occurrence le sujet- désigne dans l'assemblée des personnes qui vont incarner des membres de sa famille. En convoquant son "clan" et en observant les positionnements de chacun, la personne prend conscience de dysfonctionnements dus à des problèmes de loyautés, de dettes… Tout le travail consiste à remettre de l'ordre dans le système, tout en faisant dialoguer les protagonistes. Les ressentis des personnes choisies comme représentants sont une aide précieuse pour amorcer le travail de réparation.
L'exemple de F.
F. vient consulter par rapport à un conflit qui l'oppose à sa sœur, au moment du décès de leur père et de la succession. En amont de la constellation, F. a rempli un questionnaire qui nous a permis à Pascal Besson et moi-même de dresser son génogramme et d'identifier les protagonistes qui vont entrer en scène. Avant de demander au sujet de placer les personnes qui représentent les membres de sa famille, nous nous assurons, au cours d'un entretien préalable, que nous sommes sur la bonne voie et nous éclaircissons les points qui sont encore obscurs. A ce stade, nous apprenons que le père de F. était extrêmement violent avec sa sœur.
La constellation de F. met donc à jour des rancoeurs qui remontent à l'enfance. F. place son père et sa mère, face à face, à chaque extrêmité de la pièce . La sœur aînée est "collée" face au père, avec dans son dos la cadette et plus loin la mère. La mise en scène illustre le fait que c'est la sœur qui assure la protection de tout le monde contre la violence du père. Aujourd'hui, elle en veut à F. qui est la seule survivante.
Le travail de réparation consiste en un repositionnement plus juste dans l'espace et un dialogue entre les protagonistes, où chacun est amené à "reprendre sa part".
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